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LA FONDATION VIOLENTE DE L’UNIVERSEL

May 14, 2019

 

Antônio Teixeira

Gewöhnlich merkt man die Schwierigkeit nicht, weil das Allegemeine nicht einmal mit Leidenschaft, sondern mit einer bequemen Oberflächlichkeit denkt. Die Ausnahme dagegen denkt das Allgemeine mit energischer Leidenschaft.

(K. Schmitt, Definition der Souveränität)

Le loup est synchronique de la loi. Pour instituer un ensemble de règles susceptibles d’être appliquées à tous les membres d’une communauté, il faut séparer de cet Universel un élément qui ne lui est pas soumis. Lacan nous apprend que la dimension de l’Universel, loin d’être un principe pacifiquement établi, comme le prétend une certaine vulgate aristotélique, dépend de la violence d’une ségrégation. Pour bien suivre son raisonnement, il faudrait éclairer que la proposition universelle affirmative, apparemment établie en tant que principe de détermination ontologique de l’essence (selon la formule classique : « Tout S est P »), n’est pas à proprement parler ontologique ; elle ne se trouve pas articulée à l’ordre de l’être que l’on prétend révéler. Elle n’est qu’un pur énoncé de discours, affirme Lacan dans le Séminaire IX : il s’agit d’un principe moins ontologique que logique, au sens où cette universelle affirmative concerne plus les conditions discursives de son énoncé que les êtres qu’elle contemple.

L’institution de l’Universel ne dérive pas, selon le vœu du sens commun, d’un processus inductif prétendument naturel d’inclusion de l’individu dans l’espèce et de l’espèce dans le genre. Il nous revient d’élucider au long de cette argumentation, que si l’Universel est un principe régissant, en termes de nécessité logique, l’ensemble des cas auxquels il s’applique, ce qui fonde violemment cet Universel concerne l’élément de contingence échappant à la nécessité de ses lois. Peut-être oserais-je affirmer, avant même de le démontrer, que l’intérêt de Lacan pour les textes de logique d’Aristote regarde ce point : ce qu’il cherchait à extraire de l’Organon, conçu pour traiter les opérations nécessaires de la pensée, c’était un moyen de saisir le problème de la contingence dans son rapport à la violence fondatrice de l’Universel. Ceci étant, bien que le projet originel de cet écrit ait été initialement préparé à l’intention d’un Colloque auquel je fus invité à intervenir, concernant la violence ségrégative dans les communautés urbaines, la démonstration qui s’ensuit dépasse de beaucoup la situation dont elle est issue. Mais il ne faut pas pour autant la prendre au sens d’une exposition académique visant un résultat conceptuel, indépendant des conditions auxquelles elle répond. Ma tactique d’exposition serait plutôt comparable, pour reprendre une image empruntée à Lévi-Strauss, à celle du camelot qui fait fonctionner le petit appareil qu’il cherche à vendre devant les passants.

Peut-être n’est-il pas abusif de parler ici d’un appareil ou d’un dispositif logique de déduction. L’usage du terme « organon » par Aristote répond textuellement à ceci : au lieu de prendre la logique au sens d’une science théorétique, telle la mathématique, la physique ou la métaphysique, Aristote l’envisage en tant qu’un apparat ou instrument de régulation de la pensée, à même d’être utilisé dans n’importe quelle science. En se plaçant sur le mode d’un dispositif propédeutique dans l’antichambre des activités de savoir, la logique aspire à une vocation universelle dans sa fondation aristotélicienne. Voilà pourquoi elle s’engage à l’examen de la notion de l’universel, aussi bien que des rapports que l’universel entretient avec les propositions particulières. Je vais donc me servir de la référence lacanienne à l’Organon au sens d’un appareil de pensée pour rendre intelligible la question de la fondation violente de l’universel, en y détachant seulement quelques aspects nous permettant de situer l’emportement d’une implication subjective qui subvertit les catégories apparemment pacifiques de la logique formelle.

Il n’est pas question, bien entendu, de critiquer le formalisme inhérent à la discipline de la logique parce qu’elle opère avec des catégories abstraites. Nous dirions plutôt que ce traitement abstrait a une importance particulière pour la psychanalyse, dans la mesure où le vidage formaliste ouvre la voie à une appréhension du sujet épurée des catégories mensongèrement substantielles de la psychologie. Il importe à Lacan de travailler avec des propositions vides de contenu, car celles-ci lui permettent de saisir la notion de sujet en tant qu’effet formel du signifiant, sans compromis avec les catégories psychologiques de conscience, d’intention ou de réflexivité. Mais il ne faut pas perdre de vue la subversion que Lacan produit sur la logique : la notion de sujet ne se réduit pas, à ses yeux, à un effet atemporel de l’ordre symbolique, comme si cet ordre se trouvait depuis toujours constitué sur le mode d’une condition transcendantale. Qui plus est, ce qu’il cherche à démontrer à travers cette subversion c’est la manière par laquelle le sujet produit une interférence sur la logique signifiante qui le détermine, selon une temporalité également logique, et non pas chronologique où se manifeste son incidence.

Afin de mieux circonscrire ce point, je vais me restreindre à examiner comment Lacan fait apparaître, par certains détours concernant la construction aristotélique de l’Organon, l’incidence temporelle relative à l’engagement subjectif. Pour le faire, il faudra reprendre le vieux carré logique des oppositions proposé au deuxième siècle par le poète latin Apulée, où l’on retrouve les quatre types de proposition de l’Organon, indiqués par les quatre premières voyelles A, E, I et O :

  1. A, prise en tant que proposition universelle affirmative, se laisse lire comme

« Tout S est P » ; ii. E, l’universelle négative, s’écrit comme « aucun S n’est P » ; iii. I, comme particulière positive, prend la formule « quelque S est P » ; iv. O, énoncée en tant que particulière négative, s’écrit finalement comme « quelque S est non P ».

Ainsi s’organisent-elles dans le carreau logique, familier, je crois, à la plupart des lecteurs de Lacan :

Tout S est P                                        Aucun S n’est P

Quelque S est P                                 Quelque S est non P

A et E sont dites contraires, au sens où elles ne sauraient être vraies en même temps, tout en pouvant être fausses toutes les deux. I et O sont sous-contraires, ce qui veut dire qu’elles peuvent être vraies en même temps, mais non pas fausses. Finalement, A et O, E et I sont dites contradictoires, au sens où la vérité de l’une implique la fausseté de l’autre.

Si l’on examine maintenant la logique des propositions selon le développement qu’en donne Aristote dans les Secondes Analytiques, on vérifie, sans difficultés, que le caractère prétendument atemporel des prémisses universelles commande la forme logique de la déduction, en faisant croire que l’universelle se continue tout bonnement dans la particulière. Ainsi, de « Tout S est P » dériverait, naturellement, que « quelque S est P », selon la façon par laquelle la particulière affirmative se trouve subalterne de l’universelle affirmative : « si tout homme est mortel, il s’ensuit que quelque homme est mortel ». Il suffit, néanmoins, d’évoquer un exemple modifié de Lacan dans le séminaire sur l’acte psychanalytique (leçon du 6 mars 1968), pour s’apercevoir que cette relation subalterne n’a rien de véritablement naturel. On voit clairement que le slogan de l’universel « tout soldat doit mourir pour la patrie », prononcé par le commandement de la troupe, se laisse facilement admettre, en faisant tout au plus bégayer. Mais dès que l’on passe à la particulière dite subalterne « quelque soldat doit mourir pour la patrie », on note que la réaction, cette fois-ci d’effroi et étonnement, vient prouver qu’il ne s’agit point d’une dérivation si simple.

Nous observons que la relation allant de A à I (de l’universelle affirmative à la particulière négative) est de l’ordre de ce que Peirce propose de nommer lexis, en voulant dire par là qu’il s’agit d’une pure constatation, c’est-à-dire d’un énoncé qui se lit seulement, sans tenir compte de son assomption par le sujet. On voit, en revanche, dans le second cas de l’exemple sus-mentionné (« quelque soldat doit mourir pour la patrie »), qu’il est maintenant question de l’engagement existentiel du sujet référé à l’énoncé propositionnel de la particulière. Ce qu’il faut saisir, affirme textuellement Lacan au cours de la huitième leçon du Séminaire IX, c’est bien la question qui lie la définition elle-même du sujet à l’ordre de l’affirmation ou de la négation, question par laquelle il se voit impliqué dans l’opération de division propositionnelle. Ce faisant, Lacan se fie au diagramme proposé par Peirce pour démontrer que la proposition universelle prétendument atemporelle d’Aristote, loin de disposer d’un fondement ontologique a priori, ne dispose d’efficacité réelle qu’en tant qu’effet a posteriori engendré, en sa temporalité logique, par la violence d’une fonction déclarative.

Le cœur de ce raisonnement se trouve dans la constatation soulignée par Peirce selon laquelle l’universelle affirmative « tout trait est vertical » n’affirme rien sur rien, à elle seule ; elle est parfaitement compatible avec l’inexistence d’aucun trait et n’implique, donc, aucune correspondance avec la réalité. La proposition « tout loup-garou est mammifère » reste vraie même s’il n’existe aucun loup-garou. Les propositions particulières impliquent la dimension de l’existence, alors que les universelles, prises en elles-mêmes, sont des abstractions sans effectivité (au sens de Wirklichkeit). Voici le schéma proposé par Peirce :

Dans le quadrant 1, tous traits sont verticaux ; dans le quadrant 2, quelques traits sont verticaux ; dans le quadrant 3, aucun trait n’est vertical ; dans le quadrant 4, il n’y a pas de trait. Ces quadrants se rassemblent, deux à deux, dans les propositions :

  1. type A (universelle affirmative) : tout trait est vertical ; ii. type E (universelle négative) : aucun trait n’est vertical ; iii.      type I (particulière affirmative) : quelque trait est vertical ; iv.  type O (particulière négative) : quelque trait est non vertical.

D’où il s’ensuit :

  1. que la proposition de type A est vérifiée dans les quadrants 1 et 4, mais n’est pas valide dans les quadrants 2 et 3 ;
  2. que la proposition E se laisse constater dans le quadrants 3 et 4, mais pas dans les quadrants 1 et 2 ;
  3. que la proposition I se trouve validée dans les quadrants 1 et 2, mais se trouve absente dans les quadrants 3 et 4 ;
  4. que finalement la proposition O se vérifie dans les quadrants 2 et 3, et demeure invalide dans les quadrants 1 et 4.

On en déduit que « A et O se nient l’un l’autre, tout comme E et I [1]».

Nous observons que la proposition de type A (« tout trait est vertical »), référée au régime universel affirmatif, regarde seulement la lecture de ce qui se trouve écrit, selon ce que dénote le terme de « lexis » ; elle concerne le jugement d’attribution, sans impliquer nécessairement de jugement d’existence, comme on le voit dans le quadrant supérieur droit, où les universelles affirmative et négative partagent le même secteur sans traits. Par opposition à la logique aristotélique, qui sépare en tant que contraires les propositions universelles affirmative et négative, le diagramme de Peirce nous montre leur compatibilité : elles ont un champ d’intersection dans le secteur vide. Voilà pourquoi il est vrai de dire que « tout trait est vertical », alors même qu’il n’y a aucun trait particulier, comme on le vérifie dans la commodité du slogan : « tout soldat doit mourir pour la patrie », d’autant plus commode qu’aucun soldat n’est effectivement disposé à cela.

La proposition universelle est commode parce qu’elle ne renvoie à rien de nécessairement existant. Il s’agit d’un pur énoncé discursif fondé sur lui même. Il s’ensuit que la relation de A à E se réduit, dans la logique aristotélique, à une pure lexis, à la simple lecture ou constatation d’un énoncé qui n’engage aucun compromis. En revanche, la proposition négative de type O – « quelque trait (au moins un) est non vertical » – s’avère être un jugement d’existence. Il faudra alors, moyennant le refus de cette proposition négative, opposer à la lexis l’énoncé déclaratif de la phasis, en tenant compte du fait qu’à un moment donné une énonciation intervient pour produire, violemment, l’effet d’exclusion dont dépend l’effectivité de l’universel.

La phasis va au-delà d’une simple constatation ; elle se manifeste sur le mode d’une fonction déclarative moyennant laquelle quelqu’un s’engage à propos de l’admission de l’existence de ce qui se présente en tant que lexis. Ainsi la proposition « tout analyste est freudien » se laisse-t-elle lire par celui qui l’énonce, sans qu’il s’engage à l’affirmer ou à la refuser. Il est toutefois un second temps plus intéressant, où le sujet s’implique dans l’affirmation ou dans la négation de l’énoncé en question. L’opposition entre la proposition affirmative et la négative sera de l’ordre non pas d’un lire ou d’une simple constatation, mais de la manifestation d’un dire, de la violente mise en acte d’une décision relative à la parole engagée d’un sujet dans la définition prédicative d’une essence.

C’est à ce moment que Lacan analyse l’incidence de l’acte de l’énonciation sur la formulation de la proposition universelle affirmative, dans ses rapports avec la particulière négative. Il veut montrer que le diagramme de Peirce nous contraint à penser l’universel en tant qu’effet d’une fondation : au lieu de prendre l’universel comme une donnée a priori, tel qu’on le voit dans la logique d’Aristote, il va l’introduire en tant qu’effet de la considération d’une exception. Pour obtenir effectivement la proposition universelle affirmative, il faudra d’abord la générer au sens de s’engager dans un dire, soit dans une prise de position face à ce qui, dans l’expérience concrète de ce qui existe, se présente en contradiction à cette proposition au niveau de la particulière négative.

Chatelineau a raison de dire que la proposition « tout trait est vertical » ne dit rien au sujet du trait auquel, dans le schéma de Peirce, le trait vertical s’oppose effectivement : le trait oblique qui lui aussi est un trait[2]. À la rigueur, ajoute-t-il, il faudra isoler l’existence d’un trait, le trait vertical, et seulement dans un deuxième temps nier que la classe des traits que l’on veut caractériser puisse être une autre chose. On arrive alors à la violence de l’énonciation performative : « pas de traits qui ne soient verticaux ». Avant, donc, de produire l’universelle affirmative, le sujet se trouve convoqué à deux reprises : il doit détacher un trait particulier effectivement existant qui fait figure d’exception, et seulement ensuite nier, par rapport au segment contenant ce trait, que tous les autres soient pertinents.

Autrement dit, du moment que l’attribution universelle n’a pas besoin, pour se maintenir, de l’existence de ses attributs, la particulière négative sera convoquée en raison de l’attribution d’existence qu’elle comporte nécessairement. Aussi ne suffit-il pas qu’elle soit particulière : il faut qu’elle soit négative pour qu’on puisse accéder à l’universelle affirmative non plus en tant que pure lexis, mais plutôt comme effet déclaratif produit à partir de la relation de contradiction qu’elle maintient avec la particulière négative.  Pour atteindre, au niveau de son effectivité, l’universelle affirmative, on a besoin de la négation de la particulière négative, car il faut la contradictoire pour donner existence à l’attribution universelle du trait vertical. Différemment des propositions contraires, qui peuvent être fausses en même temps, la fausseté d’une proposition implique de toute nécessité la véracité de l’autre, au niveau de propositions contradictoires. Ainsi l’affirmation de la vérité de l’universelle affirmative s’accompagne-t-elle de l’affirmation de la négation de la particulière négative.

On peut maintenant raisonner de façon moins abstraite, en adoptant à titre d’exemple l’énoncé « tout analyste est freudien », sans omettre que le choix d’un exemple n’a pas, pour un psychanalyste, la neutralité prétendue par les logiciens. Tout comme l’énoncé « tout trait est vertical », posé en tant que prémisse universelle, reste restreint à la dimension du jugement d’attribution, sans l’effectivité concrète du jugement d’existence, la vérité de l’énoncé « tout analyste est freudien » se produit sans qu’il y ait nécessairement d’analyste ; elle se réduit à un slogan sans effet. En revanche, si l’on veut accéder au niveau de l’existence concrète, lorsqu’on cherche, par exemple, à produire l’universel effectif au moment de fonder une institution psychanalytique, on retrouvera des analystes dans la réalité, parmi lesquels il y aura quelqu’un qui se prend pour analyste sans être forcément freudien. Il se peut qu’il y ait quelqu’un qui se dise analyste mais jungien, ou sinon kleinien, ou adlérien, peu importe. Mais pour que l’universel soit vraiment effectif au moment de fonder, disons, une association mondiale ou une internationale, il faut affirmer quelque chose comme « pas d’analyste qui ne soit freudien », selon une déclaration analogue à celle que l’on retrouvait sur le frontispice de l’académie de Platon : pas de philosophe qui ne soit géomètre. Aux jungiens d’être psychothérapeutes, astrologues ou tout ce que l’on voudra, mais « pas d’analyste qui ne soit freudien ».

On voit bien, au niveau d’une logique maintenant fondée sur la dimension déclarative du discours, que la classe des traits verticaux, ou sinon des analystes freudiens, ou encore des philosophes géomètres, si l’on veut, ne saurait être posée en tant que condition universelle a priori. Elle résulte de la violence du geste performatif référé à la déclaration d’exclusion : pas de trait qui ne soit vertical, pas d’analyste qui ne soit freudien, pas de philosophe qui ne soit géomètre. La logique de l’universel dépend, pour se constituer, de la fonction déclarative référée à la double négation qui, en dernière instance, isole le trait distinctif sur lequel s’institue l’universel, apparemment posé en tant que prémisse première. En mettant l’accent sur la dimension déclarative du sujet dans la constitution de la nécessité logique, Lacan nous offre un mode inédit d’inverser la hiérarchie en vigueur dans la relation subalterne de la particulière au regard de l’universelle[3]. Il s’agit d’une nécessité en réalité fondée sur la contingence du trait particulier, puisque l’universel se trouve constitué à partir d’une déclaration performative concernant ce trait. Nous voudrions démontrer, dit textuellement Lacan lors de la douzième leçon du séminaire sur l’acte analytique, que l’unité où le sujet divisé se présente dans son intervention, n’est que la conjonction de deux négations : « il n’est de trait qui ne soit vertical ». Ce qui constitue véritablement la prémisse de l’universel, c’est essentiellement le sujet articulé au « pas de » : pas d’analyste qui ne soit freudien.

Sans doute est-ce dans ces termes qu’il faudrait concevoir, finalement, la fondation violente de la communauté humaine proposée par Freud dans Totem et tabou. Face à l’existence mythique d’un père de la horde primitive, pris dans la forme d’un x tel que non F de x, la société constitué par les fils s’est engagée, à travers son meurtre, dans l’universel déclaratif de la loi sur le mode de l’interdiction de l’inceste : « pas de x que non F de x ». Ce qui fonde alors l’universel de la communauté fraternelle n’est pas seulement une lexis, tel l’énoncé dénotatif : « il existe un x tel que non F de x », bien que cette constatation soit essentielle au geste d’opposition de la phasis. S’il n’y avait que de la constatation, il n’y aurait pas de meurtre. Le meurtre logique, pour reprendre le syntagme qui me fut suggéré par Ram Mandil, représente justement cette violence de la déclaration performative de la phasis sur la constatation de la lexis : pas de x tel que non F de x, sur laquelle se constitue l’universel “x F x.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

LACAN J. Le séminaire, Livre IX : L’Identification. Inédit

LACAN J., Le séminaire, Livre XV : L’Acte psychanalytique. Inédit.

ARISTOTE, Tratados de Lógica : Organon, Madrid : Gredos, 1988.

PEIRCE C.S., Collected Papers, Vol. III, Exact Logic, edited by Charles Hartshorne and Paul Weiss, Cambridge, Mass.: The Belknap press of Harvard University Press., 1974.

CATHELINEAU P.-Ch., Lacan, lecteur d’Aristote, Paris : A.F.I., 2001.

[1] Peirce C.S., Collected Papers, Vol. III, Exact Logic, edited by Charles Hartshorne and Paul Weiss, Cambridge, Mass.: The Belknap press of Harvard University Press., 1974, tome 3, paragraphe 179, (3.179).

[2] Cathelineau P.-Ch., Lacan, lecteur d’Aristote, Paris : A.F.I., 2001, p. 232.

[3] Cathelineau P.-Ch., op. cit., p. 233.